Variations sur une seule et même note, infimie est une exploration continue de la mobilité de la voix.
Le chant inscrit son parcours à même l'espace du spectateur - espace peu à peu troublé, altéré par le jeu des partitions électroacoustique et lumineuses.
La partition vocale met en jeu une fine déclinaison de
voyelles, de résonateurs. Elle tend à développer un empilement progressif
de sons - avec coloration de consonnes (sifflement, chuintement...), harmoniques,
obturation de voyelles, mais aussi utilisation des points d'articulation
de la langue.
Le déploiement de timbres, infime et lent, ne cherche pas de fin et crée,
de fait, une échappée continue, une sorte de hors temps.
Le chanteur définit son parcours selon les potentialités acoustiques du
lieu, ses déplacements, ses placements venant modifier le timbre de la
voix.
Le jeu électroacoustique s'effectue sur deux partitions simultanées, l'une créant discrètement des interférences avec la voix - pour l'enrichir ou la filtrer - l'autre s'attachant à troubler la nature de l'environnement sonore.
De même, deux partitions lumineuses vont progressivement dessiner l'espace visuel du spectateur-auditeur. L'une s'appuie sur les sources lumineuses in situ et compose comme un marquage du lieu , l'autre procède par lents déploiements de lignes lumineuses. Toutes deux explorent la réalité du contexte spatial tout en le transformant.